samedi 14 mars 2009

Far (+ Attack In Black & Science Vs. Romance) - Vendredi 28 novembre 2008 - Londres, ULU



Dix ans que j’attendais ça, dix ans après ma découverte du groupe et sa séparation quelques mois plus tard, dix ans après avoir entendu Bury White sur le sampler Rocksound, dix ans après avoir acheté Water & Solutions en cassette à un vide-grenier, me voici enfin en position de voir Far en concert ! Bon, je n’ai pas non plus été tant en manque que ça, le chanteur Jonah Matranga ayant donné naissance à deux beaux groupes quasi mort-nés (New End Original et Gratitude) et ayant également une carrière solo riche (une belle discographie sous le nom Onelinedrawing et un album sous son propre nom, album que j’ai sorti en France sur mon label, Yr Letter, ayant sympathisé avec lui lors de rencontres inoubliables et fortes). De leurs côtés, les autres membres se sont fait un peu plus discrets, beaucoup de productions (Deftones, Will Haven) et un groupe, The Revolution Smile, pour Shaun Lopez (3 albums dont 2 chez Geffen) et un groupe ensemble, Milwaukee, pour la section rythmique, John Gutenberg et Chris Robyn.
Je n’y croyais pas à ce retour, pourtant une interview de Jonah pour Alternative Press en août laissait entendre que le groupe allait bientôt se retrouver. Je n’y croyais pas jusqu’au mois d’octobre, où, via son forum Jonah laissa trainer au grès des conversations quelques indices sur une réelle reformation. Ce fut quasi officiel quand Hot Little Pony fût percé à jour, ce pseudo ayant été créé pour permettre au groupe de faire deux concerts sans pression chez eux et pour voir si le feu et le fun étaient toujours là. Puis ce fût vraiment officiel quand le drapeau du Royaume-Uni qui était sur leur page myspace fût remplacé par cinq dates de concert, dont la dernière qui me fit de l’œil:
Friday, November 28 - The Mean Fiddler - London, England.
C’était obligé, j’allais aller à Londres pour voir Far. Eurostar réservé dans la foulé, il ne resta plus qu’a acheter une place et trouver où dormir. Une fois la place achetée (sans difficultés, je suis traumatisé par les ventes de places de concerts sur le net en France), un endroit pour dormir trouvé (un peu à la dernière minute), ainsi que deux autres compères d’excursions, il n’y avait plus qu’à attendre le jour J. (en ayant bavé sur les setlists des concerts précédents).


On se retrouve Gare du Nord avec Sabrina et Vincent. Comme nous n’avons pas réservé nos billets en même temps ça va être très dur, au vu du nombre de personnes à attendre d’embarquer dans l’Eurostar, de se mettre ensemble histoire que le voyage passe un peu plus vite. On se fait une raison et nous prenons place chacun dans 3 voitures différentes, nous nous donnons rendez-vous à l’arrivé à la gare de St Pancras. Le voyage se passe plutôt bien (hormis cette gamine qui n’arrête pas de taper dans mon siège) jusqu’à l’entrée du tunnel où l’on nous annonce un certain retard. L’Eurostar est arrêté. Les (trop) nombreux enfants et leurs parents s’impatientent, Vincent aussi, il vient me rejoindre. Les parents sortent les lecteurs DVD portables de secours, on a droit à Dora l’exploratrice… et sans casques pour les enfants… Sac à dos, sac à dos, sac à dos… Sabrina arrive aussi pour voir ce qu’il se passe de notre côté… Cheaper arrête de chipper !. Heureusement la batterie du lecteur DVD ne tient pas… Finalement le train repart avec 1h10 de retard, la raison: un autre Eurostar en panne dans le tunnel…
Une fois arrivés, on décide tous les trois d’aller checker l’auberge de jeunesse où je vais dormir avec Sabrina (Vincent squattant chez un pote en banlieue de Londres). Ça va, auberge de jeunesse plutôt acceptable, juste à côté du métro (suffit de sortir du bon côté) la chambre comporte trois lit superposés, on sera donc six à dormir… moi qui pensait à un dortoir de vingt personnes, ça me va déjà mieux… Deux lits sont déjà fait, on réserve chacun les deux lits du bas qui restent, pas envie de se taper l’échelle pour aller se coucher.
On ressort dans le froid londonien en direction de ce qui motive Vincent le plus après le concert: Burger King ! Un double whopper (pour ma part) plus tard (frites / coca) et nous voilà partis pour la salle de l’University of London Union (qui a, peu de temps après l‘annonce du concert remplacée le Mean Fiddler annoncé quelques semaine plus tôt).
En chemin nous croisons une boutique de l’église de la Scientologie… Non merci, nous notre secte c’est plus le Rock ‘n’ Roll (en me relisant je prends conscience du ridicule de cette phrase)!

La salle se trouve dans une université, je pourrais rajouter que je suis allé à l’université en Angleterre sur mon CV. Pas énormément de monde dehors, ça ressemble plus de l’extérieur à une salle des fêtes qu’une salle de concerts. Il y’a des couloirs et des portes un peu partout… La salle se trouve à l’étage.
Grosse surprise, peu de monde à l’intérieur. La scène est plutôt haute et un balcon tape dans l’œil à Sabrina. On file au merch voir ce qu’il y’a à vendre. Je repars avec Marriage, l’album d’Attack In Black, un des groupes de première partie, qui m’avait fait une bonne impression après téléchargement et deux tee-shirts Far (dont un pour mon ami Yuri… qui est plus grand que moi et qui met du S… ce qui me fait penser à Garth dans Wayne’s World: "J’les aime moulant et bien serrés." ... Ça doit être un truc de batteurs…).
Le premier groupe entre sur scène, Science Vs. Romance, des anglais qui ne m’avaient pas fait une grande impression en écoutant leurs morceaux en vitesse sur leur page Myspace. Et en live ça ne me transcende pas non plus… C’est un peu trop sage pour moi… une sorte de Hundred Reasons en plus calme… et puis comme le fait remarquer Vincent le guitariste joue d’une façon assez énervante… Je vais faire un tour un peu au fond de la salle, il y’a déjà plus de monde que tout à l’heure… ça commence à rentrer doucement…
Les anglais terminent leur sets sous des applaudissements polis. Je n’irais pas acheter leur EP, toujours ça de moins à dépenser.
Quelques minutes après que Science Vs. Romance soient parti de la scène, Attack In Black arrivent les instruments en main, ils se branchent, règlent un ou deux trucs et ça commence. Ça me plaît bien quand ça arrive à l’arrache comme ça ! Musicalement l’impression que leur album m’avait laissé est toujours là, ça ressemble vachement aux Get Up Kids, et les tubes sont également là (l’excellent Comes What May), malheureusement le son n’est pas toujours à la hauteur et certains morceaux sont un peu de dessous des autres. En tout cas les canadiens auront bien chauffés le public.
La salle est quasiment remplie, Sabrina décide d’aller au balcon qu’elle avait vu en arrivant, on en profite pour lui laisser nos affaires (merci) histoire d’aller au plus prêt possible de la scène sans avoir à trimballer nos sacs ou vestes. On se poste quasiment contre la scène… J’ai un peu peur (surtout pour mes lunettes) vu que cela fait des années que j’ai pas été aussi prêt pour un concert de cette importance (avec l’âge on se met à ne plus avancer aux concerts… ou on se met tout devant seulement pour des trucs calmes).
Un petit peu d’attente et Pony, le morceau de Ginuwine (dont Sabrina nous avouera avoir été fan plus jeune) repris par Far pour le fun (et en passe de devenir leur plus gros hit) sous le nom de Hot Little Pony (vous suivez ?) résonne dans les enceintes de la salle… On aura droit au morceau en entier, ce qui fera se déhancher la blonde anglaise devant nous avec son copain et qui, à notre avis, cherchait également un deuxième compagnon pour la nuit vu comment elle a tripoté la barbe à Vincent…
Shaun Lopez entre sur scène en premier et lâche un long larsen qui servira d’introduction au reste du groupe. C’est déjà les premiers frissons pour ma part… un simple larsen et les frissons arrivent dans tout mon corps. Ça promet pour la suite. Les trois autres membres arrivent donc sur scène, tous le sourire aux lèvres, Jonah enfile une guitare et c’est parti pour Wear It So Well, je croise son regard dès le début du morceau, on échange un long sourire. Le public est plutôt énergique mais ça le fait pour ma part, mon appréhension d’être un peu trop secoué disparait vite et je me lâche complètement, surtout que juste après arrive Bury White, et là, rien qu’à l’écrire j’ai encore des frissons, je pense n’avoir jamais autant chanté, m’être autant bougé de ma vie sur un morceau. We’re always searching for what’s wrooooong… Je l’ai crié, tellement fort que j’ai senti mes cordes vocales exploser. J’ai l’impression que le morceau ne dure qu’une minute tellement j’étais sur une autre planète à ce moment là… Et puis les tubes défiles, chaque intros m’électrisent, la fosse devient folle, moi aussi, j’ai 20 ans à nouveau ! Vincent se retrouve un peu excentré maintenant. I Like It, What I’ve Wanted To Say, Jonah lorsqu’il n’a pas sa guitare arpente la scène dans tous les sens, s’approche du public, c’est une vraie communion, ça fait bizarre de le revoir comme ça (et encore c’était que sur DVD), trop habitué à le voir avec sa guitare, seul. In The Aisle, Yelling, Boring Life, que je n’attendais absolument pas me surprend, Nestle est toujours aussi touchante, s’en suit un des morceaux que j’attends le plus, Water & Solutions, tout le monde hurle en chœur le Stand up, turn and face me…, suivent Really Here puis Man Overboard (pendant l’intro duquel je prends quelques photos profitant de l’accalmie de la foule).


Le riff de Love, American Style déboule, j’arrive à rester en vie, puis Job’s Eyes (mais si le morceau dans Buffy saison 1 épisode 6) clôt le set sur un larsen qui ne s’arrêtera qu’au retour du groupe pour Waiting For Sunday qui s’enchaine avec Mother Mary, où Jonah à la renverse approche le micro au dessus de ma tête, c’est trop tentant, je chante tout ce que je peux dedans… If we’re lucky, we’re coming back… même pas peur du ridicule… (en voyant la vidéo du morceau sur Youtube, je suis plutôt content que l’on m’entende pas autant que je pensais). Ça sent la fin, mais reste encore un morceau que toute la fosse demande, The System ! Et là comme tout le monde sait que après celui là il n’y aura plus rien, c’est la folie, ça saute de partout, les poings se lèvent, ça hurle. Le groupe lui aussi est survolté, John se retrouve à terre avec sa basse, Chris martèle ses futs comme jamais et Shaun se donne a fond sur sa guitare (qui arbore un Chi en soutient au bassiste des Deftones dans le coma). Le morceau se termine tout le monde a le sourire, le public, le groupe, Sabrina, Vincent, moi. Une des baguettes de Chris me tombe dans les mains, ça me fera un souvenir de plus.

Quelques minutes plus tard, Jonah sort dans la salle, il nous voit c’est un gros hug comme à chaque fois, puis il se sert de Sabrina comme garde du corps pour aller au stand à la rencontre des fans, de ceux qui veulent partager avec le groupe. Là, je rencontre Anne-Claire, une française qui m’avait envoyé un message sur Facebook lorsqu’elle avait vu, je ne sais plus où, que j’allais à ce concert.
Vincent décide de s’en aller pour se rendre où il va dormir, faut prendre un train de banlieue, il a peur de louper le dernier. On reste encore un peu avec Sabrina.
Là au stand les gars de Science Vs. Romance vendent leur merch, ils nous filent des badges de leur groupe, alors moi je leur file des badges "I love the 90s", et Sabrina leur explique que c’est mon label, ce qui fait que je me retrouve avec le EP et un CD démo de leur groupe. J’ai pas refusé, même si cela ne m’a pas du tout touché. Je m’écouterai ça avec du recul, à tête reposée. Je ne vois pas Anne-Claire et son copain partir. On se recroisera au détour d’un concert à Paris.
Le service d’ordre nous presse pour sortir de la salle. Le temps de faire un dernier hug à Jonah (Sabrina en a eu un bien plus long que le mien !!!) et nous voilà dehors. Le concert est bel et bien terminé.

Il ne fait pas si froid que ça et nous arrivons au métro.
Bien sûr cela ne se passe pas comme prévu, la ligne qui doit nous emmener à l’auberge de jeunesse est fermée, alors on se débrouille avec les bus et on arrive quand même à destination. Dans notre chambre se trouvent déjà deux des occupants, deux italiens, fans du Milan AC (tatouages à l’appuie) qui étaient venus en Angleterre pour voir leur club favori jouer en coupe d’Europe (2-2 contre Portsmouth). L’un des deux italiens me regarde bizarrement allongé sur le ventre les bras sous la tête… c’est là que je me dis que je dois faire un break dans mon visionnage journalier de Queer As Folk (version US).
Allez hop tout le monde au lit, les deux compagnons de chambres manquant se démerderont pour se coucher dans le noir. D’ailleurs je les entend arriver peut de temps après qu’on ai éteints. La flemme d’ouvrir les yeux pour les voir, j’entend juste une voix de mec et de nana, ça parle je ne sais pas quoi, j’arrive même pas à me rendre compte si c’est du français ou autre chose, on verra demain.

Pas la meilleure nuit que j’ai passé, pas hyper bien dormis, réveillé trop tôt notamment grâce au réveil de Sabrina qu’elle avait mis pour ne pas louper le petit dej‘, un réveil qui n’avait pas été mis à l’heure anglaise, et qui sonna donc une heure en avance… N’empêche ça a eu le mérite de lever tout le monde, les Allemands (des Allemands finalement !) et les Italiens qui se sont précipité au petit dej’. Nous aussi, mais plus doucement, surtout que c’était vraiment pas fameux. Bon ça vaut ses 15€ par personne (la nuit + petit dej’).
Douche réparatrice, puis un petit tour sur le net et c’est parti pour une journée en mode touristes, le train étant à 17h30 (celui de Vincent à 13h, on ne l’a pas revu le lendemain).
Bon je vous passe les détails de cette journée dans le Londres illuminé de Noël, mais ce fût dans l’ordre: HMV, Top Shop (le paradis des femmes qui aiment les fringues… et qui ont de l’argent… on y est resté trèèèèès longtemps… je suis quelqu‘un de patient quand même), Hamleys et ses 5 étages de jouets (et ses enfants bruyants et parents débordés), une pause repas (on sacrifie le traditionnel Burger King pour un petit resto sympa, aubergines grillées et Xmas pudding pour ma part, pareil pour Sabrina sauf qu’elle remplace le pudding par du fromage… ce qui, dans l’absolu, ne sera pas une si mauvais idée, le pudding étant… spécial…), visite du quartier chinois qui nous donne des regrets de n’y avoir pas été pour manger (par contre des frites à côté du riz cantonnais c’est la première fois que je vois ça) puis on terminera à Camden avant d’aller à la gare (avec encore une ligne de métro fermée pour travaux, ils bossent les week-end eux ?).

Le retour se passe bien ce coup-ci, on n’arrive pas encore à se mettre côte à côte au départ, mais une fois l’arrêt à Calais effectué c’est déjà moins rempli alors on en profite.
Il fait plus froid à Paris qu’à Londres. Encore une heure de métro avant de rentrer chez moi, je suis gelé mais rien que repenser au week-end me réchauffe !
Dix ans après j’ai enfin vu Far ! Je suis le plus heureux des hommes !


En cadeau ces deux vidéos featuring moi-même devant :


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