samedi 21 mars 2009

Interview : Exsonvaldes


(photo: Lionel Samain)

Quelques jours avant la sortie du nouvel album des parisiens, Near The Edge Of Something Beautiful (le 30 mars chez Volox), et avant d'entammer une tournée pour le défendre sur scène, Simon, chanteur d'Exsonvaldes, répond à ces quelques questions.

Votre premier album est sorti il y'a 5 ans, pourquoi autant d'attente pour ce nouvel album ?
Pour beaucoup de raisons différentes. Après la sortie de Time we spent together on a beaucoup tourné, et après le festival de Dour, on a décidé de calmer un peu les concerts pour composer notre deuxième album. On a écrit pendant une petite année - on avait tous des boulots ou des études à terminer en parallèle d'Exson à ce moment là. On ne savait pas vraiment quand et comment on allait enregistrer ce disque, puisqu'on avait quitté le label Noise Digger. Et puis on a fait la rencontre d'Alex Firla, qui, très motivé par nos démos, nous a proposé de faire le disque, nous et lui, sans label.
On a donc commencé les prises avec lui à la campagne, puis le mix. Et là aussi, pour plein de raisons, ça a été très long. Mais on a du coup eu le temps de vraiment peaufiner le disque. On a terminé par le mastering à Londres fin 2007. Ensuite on a commencé à discuter avec plusieurs labels pour sortir le disque en licence et là aussi ça a pris beaucoup de temps. On a finalement signé avec Volvox fin 2008.
Entre temps, on a encore re-enregistré ou modifié quelques morceaux du disque. Globalement on a beaucoup et longtemps travaillé !

L'influence de Death Cab For Cutie se fait beaucoup ressentir par moment, c'est un groupe qui fait l'unanimité au sein d'Exsonvaldes ?
Oui, c'est un de nos groupes préférés à tous les 4. On écoute pas vraiment tous la même chose, et c'est un des rares groupes à propos desquels on est tous d'accord.

Les guitares se font plus nerveuses parfois, vous en aviez marre d'être considérés comme un groupe "propre" ?
Un peu, oui. Sur le premier album on avait recherché quelque chose de très continu, une ambiance globale. On était obsédés par la cohérence de l'ensemble. Pour Near the edge... on a plutôt travaillé morceau par morceau. Chaque titre a sa couleur et son intensité. Du coup il y a des choses beaucoup plus énervées ou nerveuses. Des choses plus légères aussi.

Vous jouez certains de ces morceaux depuis quelques temps en live maintenant, il n'y a pas encore de sentiments de lassitude ?
Non pas vraiment, car les morceaux ont énormément évolué. En studio, avec Alex, mais aussi sur scène. Par exemple la version actuelle de Lali n'a que quelques mois. Du coup, tout nous semble encore assez nouveau. Et puis nous avons une vraie envie de défendre ce disque sur scène, face à des gens qui auront écouté le disque.



Qu'est ce qui se cache derrière cette pochette flashy ?
On avait pas envie d'une photo sur ce disque. Ca ne paraissait pas logique. D'abord parce qu'on l'avait fait pour le précédent disque, et ensuite parce qu'il nous était impossible d'imaginer une seule image, un seul paysage, une seule scène, alors que le disque comporte plein d'histoires différentes, histoires qui se réfèrent à plein de moments que nous avons vécus ces 5 dernières années. D'où l'envie d'un travail uniquement graphique et typographique.
C'est Romain Corvez qui a eu l'idée de cette pochette et on a tout de suite accroché. Elle colle bien au côté plus assumé, plus directe, de notre musique.

Vous avez sorti Lali en un beau 10" orange, les sorties physiques sont encore importantes à vos yeux ? Pas encore prêt à passer (et tant mieux) au tout digital ?
On est évidemment attachés au support physique, mais on en peut pas nier que les usages sont en train de changer. J'écoute beaucoup de mp3s, mais pour les disques que j'aime vraiment, j'aime bien avoir une version physique, en vinyl si possible. Je trouve que les deux peuvent parfaitement cohabiter. Ceci étant je trouve important que les gens qui achètent un support physique puissent aussi avoir les mp3s (c'est le cas avec notre vinyl).
A l'avenir je pense qu'on sortira tout en digital, et des disques, cds ou vinyl, en séries très limitées, avec un design particulier. C'est l'évolution logique.
En passant au digital, on perd effectivement un charme, celui de l'objet, mais au gagne beaucoup d'autres choses, principalement une relation beaucoup plus direct avec les gens qui écoutent notre musique. Il y a plein d'idées à avoir, beaucoup de choses à inventer. Ca me parait bien plus intéressant d'accompagner ce changement que d'essayer de sauvegarder un vieux modèle qui est de toutes façons voué à disparaître. Soutenir la loi Hadopi, par exemple, ça me parait stupide. Je ne crois pas que la musique doivent être gratuite, mais on défend un système mourant au lieu d'en inventer un nouveau. Quand l'ancien système sera mort, car il va mourir, si on a rien inventé pour le remplacer, on ne vendra plus de musique du tout. Et les responsables seront ceux qui se posent aujourd'hui comme défenseurs de la création.

Le 20 Mai 2009 est une date importante pour vous, un Nouveau Casino à Paris en tête d'affiche, vous n'avez pas trop la pression ?
Non pas trop, on est surtout très contents ! C'est une salle qu'on aime beaucoup, et on est très excités à l'idée de présenter enfin le disque à Paris, en tête d'affiche. On prévoit quelques trucs spéciaux pour ce concert, ça va être bien !


Exsonvaldes - Last year (live à la Flèche d'or)

Je vous ai vu en live jouer Mother Mary de Far avec Jonah Matranga, quels souvenirs en gardez-vous ? Prochaine étape, You are the sunshine of my life avec Troy Von Balthazar au chant ?
Figure toi qu'on y pense ! On a déjà joué avec Troy il y a quelques années, quand on tournait avec lui.
Comme le concert avec Jonah, c'est un grand souvenir, Water & Solutions nous a tous beaucoup marqué. C'est le genre d'instant dont tu rêves quand tu commences à faire de la musique, et quand ça arrive tu dis que tu as vraiment bien fait de persévérer !

Des nouvelles de votre side project electro, Heyday ?
Pas de nouvelles à annoncer pour l'instant, mais c'est en travail !

Tu te produis de temps en temps en solo en live, c'est juste pour le fun ou un reel projet annexe à Exsonvaldes va voir le jour ?
Je ne l'ai pas fait depuis quelques temps. C'était une sorte de parenthèse pendant l'écriture de Near the edge..., pour tester des nouveaux morceaux, travailler, progresser, tout simplement se sentir actif. En ce moment je préfère jouer avec Exson !

Une saine nostalgie des 90s, musicalement parlant, flotte dans ce blog, qu'est-ce qui t'a marqué dans cette décennie ?
Les mêmes choses que toi sans doute. On a commencé à faire de la musique à cause de Nirvana, puis des Foo Fighters. On a compris ce qu'on voulait faire grâce à Radiohead, Chokebore, Far, dEUS... Tout ce qu'on a écouté dans les années 90, du début de l'adolescence jusqu'à nos 20 ans, a vraiment influencé ce qu'est Exsonvaldes aujourd'hui. Aujourd'hui, on n'écoute plus que ces groupes là, mais ça reste très important.

Merci et bonne chance avec votre album.
Merci à toi !

http://www.exsonvaldes.net | www.myspace.com/exsonvaldes

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