samedi 14 mars 2009

1990 - 1999 : I love the 90s !



Alors que la première décennie des années 2000 s'achève, petit retour sur la dernière des années 1900, celle qui changea beaucoup de choses pour moi.




1990: j’ai douze ans, plutôt bon élève, pas encore vraiment préoccupé par la musique, j’écoute ce qu’il passe sur la bande FM (j‘ai grandis dans l‘Yonne donc c‘était Fun / NRJ, pas d‘autres choix), cela me convient. J’ai quand même deux cassettes fétiches, parmi une vingtaine d‘autres: les deux premiers albums de la Mano Negra (Puta’s Fever, cadeau de mon papa et Patchanka acheté un peu plus tard) que j’écoute en boucle depuis un an maintenant, je suis attiré par l’énergie du groupe et leur melting pot musical.



1991: en automne, un morceau commence à passer sur les radios que j’écoute, ça sonne bien, je retrouve une énergie similaire à la Mano Negra, ce groupe se nomme Nirvana, le morceau Smells Like Teen Spirit. Quelques semaines après avoir découvert ce morceau qui me galvanise et dont la vidéo m'interpelle et m'hypnotise, on me prête l’album. Je me souviens encore de la scène. Je faisais du basket à l’époque et à l’arrière du bus qui nous ramenait d’un match à l’extérieur, Gregory nous parle de cet album, Nevermind, qu’il a copié d’un ami à lui qui l’a ramené des States. Je lui emprunte, et le copie sur l’album de… David Hallyday (tout un symbole), True Cool (le premier, sorti en 1988, tout en anglais, avec son premier tube: High). Je n’avais jamais entendu quelque chose d’aussi sauvage et libre que ce Nevermind, et ce chant qui sort des tripes me scotche à chaque fois. Bien sûr LE tube est là, livré en premier, mais les autre morceaux me parlent, c’est électrique, puissant, énergique, mélodique, punk, noisy, ces deux derniers termes m’étaient bien sûr inconnus à l’époque, j‘appelais ça juste hard-rock. Un hard-rock que j’essaye de connaitre un peu en m’achetant des magazines spécialisés dans le genre, Hard Rock Magazine ou Hard Force, je découvre des noms, des groupes et j’apprends un peu plus sur Nirvana. Un mot est même lancé: Grunge ! Je ne me sens pas encore concerné par l’aspect vestimentaire de la chose, mais je remarque quand même que Nirvana et ses membres qui n’ont pas beaucoup de points communs niveau look avec les autres groupes qu’il y’a à l’intérieur de ces magazines.



1992: j’achète, avec mon argent de poche, quelques cassettes (merci le Club Dial) dont celles des groupes qui passent également beaucoup en radio à l’époque, Metallica (Black Album), Guns n’ Roses (Use Your Illusion II), j’aime beaucoup mais je ne retrouve pas la fougue d’un Nirvana dont j’achète le premier album, Bleach, en CD (un de mes premiers CD avec la bande originale de Last Action Hero), un album qui me déçoit, ça sonne différemment, seuls les morceaux About A Girl et Love Buzz trouvent mon approbation immédiate. Je commence, au grand désarroi de mes parents, également à m’habiller comme les groupes que je vois dans les magazines. Je porte fièrement mon tee-shirt Megadeth dont le Countdown To Extinction fut un de mes premiers achats sans avoir entendu un seul morceau, grâce uniquement à une presse élogieuse. Mes notes commencent à chuter.



1993: encore à l’arrière d’un bus en revenant d’un match de basket, j’entend sur NRJ un morceau plutôt calme mais avec une voix qui me touche, je comprends mal le nom du groupe, Paul Anka ? Plusieurs jours après, j’entend enfin à nouveau ce morceau, il s’agit en fait de Pearl Jam, un groupe que je connais que de nom et qui avait été beaucoup comparé dans la presse à Nirvana. J’achète (chez Hyper Média, ma Fnac à moi) la cassette de l’album ou se trouve ce Daughter, l’album dégage un univers mélancolique, plus sombre que celui de Nirvana, d’ailleurs je ne comprends pas pourquoi les journalistes les compare sans cesse, cela n’a strictement rien à voir. D’ailleurs Nirvana sort In Utero, un album au son plus brut qui me fait devenir fan du groupe (à l’époque devenir fan d’un groupe était autre chose qu’un simple click sur Facebook). Je réussis mon brevet des collèges mais redouble ma 3ème.



1994: je suis dans les plus vieux de ma classe, mon look a encore évolué, je porte le jean déchiré, la surchemise à carreaux, les imitations All Stars (le jeu était de trouver la paire la moins chère) aux pieds, bref je suis "grunge" ! Je suis à fond dans la scène de Seattle, Nirvana et Pearl Jam en tête, mais également Alice In Chains et Soundgarden. Mon film culte est Wayne’s World (d’ailleurs j’arrive a trouver la cassette vidéo très tôt dans un vidéoclub qui ferme, elle fera le tour du collège). Je traine avec mes potes qui partagent à peu près les mêmes goûts musicaux que moi, on s’habille pareil, on pense pareil (là c’est une des rares choses dont je ne suis pas fièr, nos idées à l‘époque étant très loins de ce que je suis maintenant), puis arrive le 8 avril, où en écoutant Fun Radio, j’apprends la mort par suicide de Kurt Cobain, le même Kurt Cobain qui 2 mois plus tôt donnait avec Nirvana une prestation live sur le plateau de Nulle Part Ailleurs à jamais gravée en moi (et sur ma cassette vidéo ou j‘enregistrais presque tous les live de NPA) avec ce fameux "Oh putain !" d'Antoine de Caunes époustouflé par l'événement qui se déroulait sous ses yeux. Je ne suis ni étonné ni triste par son suicide. Les magazines ne parlent que de ça, d’ailleurs j’achète mon premier Rocksound (sans sampler encore à l’époque) et j'y découvre Samiam dont le clip vu sur M6 dans un best of trash (!!!) m’avait bien plu, l’album est de la même facture, le chant est fragile. Je vois aussi un de mes premiers concert vraiment rock, à savoir FFF à la salle des fêtes de Sens (ça fait rêver) et je prends une monumentale claque.



1995: le début du lycée. Je trouve d’autres personnes dont je me sent proche, on s’échange des cassettes avec plein de groupes que je ne connais pas dessus, de Tool à Helmet, mes style musicaux s’élargissent. Je découvre aussi Green Day, Offspring, Nofx, Bad Religion et même les Burning Heads, découvert grâce à un article dans Hard Force, leur album Dive doit être le premier album en CD d‘un groupe français que j‘achète.
Musicalement on s’éloigne de la noirceur du grunge, ici c’est plus joyeux, on chante à tue-tête, le sourire aux lèvres. J’explore ce nouveau style (pour moi) et m’y retrouve totalement, c’est ça dont j’ai besoin ! Je continue toujours a raviver la flamme grunge en moi, notamment lorsque je suis invité à parler de Nirvana pour une émission spéciale sur le groupe sur une radio locale de Sens, Stolliahc FM. Là, je choppe le virus de la radio.



1996: l’année de ma majorité. Je suis toujours à fond dans (comme on appelait ça à l’époque) le skatecore, mais je découvre également d’autres sons, notamment français, comme Sloy et les Skippies ou des trucs indie, comme Pavement, Nada Surf et Fugazi. Désormais, je co-anime toutes les semaines une émission de radio, Frisson (Rock), où je passe ce que je veux. Là, grâce à Cyldric, qui anime avec moi (plutôt moi qui anime avec lui), je commence à connaitre plein de groupes, de styles que je ne connais pas, un peu difficile d'accès (entre post-rock et electro) mais je m‘y fait petit à petit. Je vois AC/DC en live à Bercy, avec mon père, un de mes premiers gros concert. J’écoute la diffusion du concert de Pearl Jam à Berlin en direct sur Fun radio mais je les loupe au Zénith de Paris, un regret énorme.



1997: je fais toujours de la radio sur Sens, ça devient vraiment une passion, j’essaye de m’investir pour aider les groupes que j’aime, les groupes d’amis, je les fait jouer en direct, essaye de leur faire de la pub. Musicalement, je me diversifie de plus en plus , des groupes comme Tortoise ou Diabologum ne m’emmerdent plus. Je fais mon gros concert annuel à Paris, cette année ce sera Silverchair au Zénith. Je réussis à avoir mon bac (STI1) avec beaucoup de chance, au rattrapage (une histoire d‘entorse de la cheville, de session de rattrapage en septembre et de foyer de jeunes travailleurs) et je suis pris in extremis en BTS à Sens alors que l‘année scolaire est déjà entamée.



1998: ma dernière année d’études, j’arrête mon BTS en plein vol, N’ayant jamais réussi (et voulu) rattraper le retard que j’avais dès le début. Une année où je dévore autant de musique que je peux, et notamment ce groupe, Far, découvert grâce à un sampler Rocksound, qui ne me laisse pas indifférent. Je bosse en tant que contractuel à la Poste à Sens, ça me fait toujours de l’argent pour m’acheter des disques. Je découvre le fanzine Kérosène, qui deviendra ma bible, où j’y découvre d’innombrables groupes.



1999: en mai je passe un concours pour rentrer à la Poste qui me fait débarquer à Paris un an plus tard. Paris que je visite de plus en plus pour des concerts (Offspring, Bloodhound Gang, Manic Street Preachers, Beastie Boys…) ou des interviews pour l'émission (Idlewild -annulée- ou The Karelia dont le chanteur, avec qui je passe un très bon moment, deviendra plus tard chanteur de Franz Ferdinand), je m‘y sent bien. J’arrête la radio par manque de motivation et de temps. Et je bascule en l’an 2000 devant la télé à regarder Drucker avec ma copine de l’époque chez les parents de sa meilleure amie. Mon ultime souvenir des années 90, loin d’être le meilleur…



10 ans, 10 disques:

1990 - Jane’s Addiction - Ritual De Lo Habitual
1991 - Nirvana - Nevermind
1992 - Alice In Chains - Dirt
1993 - Pearl Jam - Vs.
1994 - Weezer - Blue Album
1995 - Smashing Pumpkins - Mellon Collie And The Infinite Sadness
1996 - Deus - In A Bar Under The Sea
1997 - Foo Fighters - The Colour And The Shape
1998 - Far - Water & Solutions
1999 - Muse - Showbiz

4 commentaires:

  1. Merci pour tous ces souvenirs !!!

    RépondreSupprimer
  2. ton article est superbe Matt, le genre de truc que j'aurais envie d'écrire, mais j'en suis franchement incapable. J'ai commencé plus tard, quand j'avais 15 ans (en 95, donc), j'ai pris le train en marche, mais c'était bien quand même...

    RépondreSupprimer
  3. heureusement que tu as redoublé ta 3ème... :)

    RépondreSupprimer
  4. haha tu écouterais tjrs Ace Of Base sinon !

    RépondreSupprimer