jeudi 25 mars 2010

Les Chats Persans



Cela faisait facilement 10 ans (depuis que je suis parti à Paris en fait) que je n'avais pas mis les pieds dans un cinéma à Sens (mais si, dans l'Yonne... Auxerre, Guy Roux, Émile Louis, tout ça...), la dernière fois, ça devait être Fight Club. Profitant de l'opération Printemps du cinéma (tous les films à 3,50€), je me vois embarqué par mon père dans un Rex (rien à voir avec le chien allemand) presque plein pour ce film iranien dont j'avais entendu parlé lors de sa sortie en décembre dernier. Une fois les bandes-annonces vieilles de plusieurs semaines / mois passées, le voyage d'1h40 en Iran commence.

A leur sortie de prison, Negar et Ashkan, deux jeunes musiciens iraniens, décident de monter un groupe underground. Lassés de ne pas pouvoir s’exprimer librement dans leur pays, ils tentent par ailleurs de se procurer clandestinement des papiers pour rejoindre l’Europe. Ils font la rencontre de Hamed, qui les accompagne dans leurs démarches, et parcourent avec lui Téhéran à la rencontre d’autres musiciens, essayant de les convaincre de quitter le pays avec eux et de monter un grand concert clandestin pour financer leur fuite.

A travers cette peinture de la jeunesse iranienne actuelle, Bahman Ghobadi réalise (en toute illégalité dans son pays) un film touchant et sincère. Les jeunes acteurs sont excellents, on sent qu'ils ne font pas uniquement que de jouer, c'est leur vie, leur quotidien. Des jeunes qui ont les mêmes rêves que la plupart des indie kids du monde entier: faire la musique qu'ils aiment, donner des concerts et "aller en Islande pour voir Sigur Rós en live". La seule différence entre eux et nous, est que ce qu'ils font est totalement interdit dans leur pays et qu'ils doivent ruser pour pouvoir se réunir et jouer.
Et puis j'ai également été touché par la musique, omniprésente (tout comme les images de Téhéran), de ce film. La BO couvre un large éventail: métal, indie et même hip-hop. Mais ce sont les morceaux des deux héros du film qui m'ont le plus retourné. Des chansons naïves et fortes à la fois. J'ai beaucoup pensé aux Moldy Peaches pendant tout le film en les entendant (plus pour la manière que pour la musique). D'ailleurs, les deux protagonistes du film, sont exilés à Londres et se produisent sous le nom de Take It Easy Hospital. Ils viennent de sortir un EP 7 titres, Human Jungle que je vous conseille vivement. Ils seront également en tournée française au mois de juin, mais essayez de voir ce film avant pour mieux comprendre leur histoire (comme celles de dizaines de jeunes Iraniens) et pour mieux mesurer la chance que nous avons.

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